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Sujet du Mois
 Le juge réformé [1]

 

Le Seigneur avait recommandé dans ses enseignements de la journée de faire très attention au moment de porter un jugement. La conversation chez Pierre portait donc sur ce sujet.

 

— Il est difficile de ne pas critiquer, commentait Mathieu avec franchise, car à tout moment, un homme moyen sera amené à donner son avis dans le cadre de ses activités quotidiennes.

 

— Oui, rétorquait André sincère, il n’est pas facile d’agir avec justesse sans une analyse soigneuse des faits.

 

Après divers propos sur le droit d’observer et de corriger, Jésus intervint très simplement :

 

— Il est sûr qu’aucun homme ne pourra remplir les devoirs qui lui reviennent dans le plan divin de la vie, sans veiller à respecter sur son parcours les principes de la rectitude. Il ne faut toutefois pas orienter son esprit vers les délires du sentiment pour ne pas être sa propre victime. Nous serons jugés selon la même mesure dont nous nous sommes servis pour les autres. La rigueur répond à la rigueur, la patience à la patience, la bonté à la bonté...

 

Et après quelques instants, il poursuivit :

 

— Lorsqu’lsraël vivait sous le gouvernement des grands juges, il y avait un magistrat austère et violent dans une ville importante du peuple élu, qui faisait régner la terreur et la cruauté sur tous les serviteurs se trouvant sous son autorité. Abusant des pouvoirs que la loi lui conférait, il créa des règles tyranniques pour punir les moindres fautes. Il multiplia à l’infini le nombre de soldats, fit construire de nombreuses prisons et inventa divers instruments de flagellation.

 

Le peuple, asphyxie par des interdictions excessives, devait vivre sous une surveillance sévère, tel un troupeau d’animaux féroces. Il devait travailler. se reposer et adorer le Seigneur à des horaires rigoureusement déterminés par l’autorité, sous peine de subir des châtiments humiliants dans les prisons, avec de lourdes amendes de toutes sortes.

 

Le juge commandait et ses subordonnés agissaient, pleins d'une méchanceté naturelle.

 

Un jour, alors que le magistrat se rendait tard dans la nuit chez un de ses fils malade. il fut arrété sans aucun ménagement par un groupe de gardes ivres et qui ne savaient pas qu’ils conduisaient à la prison obscure celui qui l’avait inaugurée quelques semaines auparavant. En vain il fit connaître son nom et sa charge. Pris pour un redoutable voleur, il fut menotté, dépouillé des biens qu'il portait sur lui et frappé sans pitié. Les sentinelles déclarèrent qu'elles procédaient de la sorte selon les instructions du grand juge qui n'était autre que lui.

 

L'erreur ne fut découverte que le lendemain, alors que le malheureux homme public avait déjà subi toutes les peines que son autorité avait déterminées pour d'autres. 

 

Le législateur troublé reconnut alors qu'il était dangereux de transférer son pouvoir à des subalternes brutes et ignorants. Il comprit que la justice constructive et sanctifiante est celle qui rectifie en aidant et en instruisant afin de préparer le Royaume d'Amour parmi les hommes.

 

À partir de ce jour, la ville pût vivre d’une toute autre manière car le juge réformé, tout en continuant à exercer les fonctions qui lui revenaient de la meilleure manière qui soit, apporta au tribunal, au bénéfice de tous, le cœur d’un père compréhensif et aimant.

 

Dehors brillaient les étoiles qui se reflétaient sur les eaux sereines du grand lac. Après une longue pause, le Maître conclut:

 

— Seul celui qui a appris intensément dans sa vie, par l’étude et par le service, en défendant le bien dans la sueur et les larmes, parmi les épines du renoncement et les fleurs de l’amour, sera capable d’exercer la justice au nom du Père.

 

 

 

[1] Texte tiré  du livre Jésus Chez Vous (item 10 - p. 41-43). Ouvrage dictée par l'Esprit Neio Lucio et psychographié par le médium Francisco Cândido  Xavier  (EDICEI, 2011)

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